Basile Fontana

Dauphine Culture met régulièrement en lumière le parcours, le projet, ou la structure d’ancien·nes du réseau. En mai 2024, nous vous présentons Basile Fontana, fraîchement sorti de la formation initiale.

Pourquoi avoir choisi le Master Management des organisations culturelles ?

Après mon bac je suis directement rentré à Dauphine en première année de licence. J’y ai réalisé une licence sociologie en trois ans et au moment de choisir un master, j’étais tiraillé entre un master de politique publique dans la continuité de ma licence ou m’orienter vers le master de management des organisations culturelles. Finalement, j’ai choisi le Master Management des organisations culturelles car c’était le pas de côté dont j’avais envie dans mon cursus 100% dauphinois. De plus, toutes mes expériences professionnelles étant dans la culture, le choix s’est imposé naturellement. Le master me permettait aussi de toucher à un grand nombre de secteurs culturels différents, c’était une véritable chance car je ne savais pas trop ce qui m’intéressait le plus entre cinéma, musique ou spectacle vivant. Et au final, ce n’est aucun de ces trois secteurs puisqu’aujourd’hui c’est vers le domaine des tiers-lieux et les autres lieux intermédiaires et indépendants que je me dirige.

Pouvez-vous nous parler du poste que vous occupez actuellement ?

Ayant fini les cours il y a un mois, je suis encore en recherche de stage donc je n’ai pas de poste actuellement. Néanmoins je peux vous présenter mon précédent poste que j’ai occupé pendant la deuxième partie de ma césure : j’étais chargé de programmation culturelle à l’Académie du Climat pour l’association Yes We Camp. L’Académie du Climat est un lieu de la Ville de Paris qui regroupe différents acteurs des luttes écologiques. Parmi ces acteurs l’association Yes We Camp a investi une partie du rez-de-chaussée et de la cour pour mettre en place une buvette-cantine associative et des espaces de programmation culturelle. D’un côté, la buvette expérimente les concepts de l’alimentation durable et de l’autre la programmation est gratuite tout en cherchant à promouvoir la création émergente et l’art comme une forme de lutte. En tant que chargé de programmation, ma mission principale était de rencontrer les artistes ou intervenant·es que l’on souhaitait programmer afin de déterminer l’agenda de programmation. Mais les missions ne s’arrêtaient pas là, comme nous étions une petite équipe, nous nous occupions aussi de la production (rédaction des feuilles de routes, fiche technique, budget …) et de la communication. Et les soirs de programmation, nous nous occupions aussi de l’accueil artiste et de la régie lorsqu’elle ne demandait pas trop de compétences technique. Pendant six mois, j’ai eu la chance de programmer toutes sortes d’événements culturels allant du spectacle de théâtre au stand up, en passant par des concerts live et des projections-débats, et en finissant par des expositions de photographies ou des marchés de créateur·ices.

Pouvez-vous nous confier 3 compétences incontournables pour exercer vos missions ?

Dans les métiers de programmation il y a une qualité qui pour moi doit primer sur toutes les autres c’est le sens du relationnel et du rapport humain. On travaille tous les jours avec des artistes et de la matière vivante donc on ne peut pas communiquer ou se comporter comme s’ils étaient des marchandises. On a beaucoup d’échanges avec des artistes qui ont des envies très particulières mais c’est aussi notre rôle de savoir expliquer les contraintes du lieu, ce qui une fois de plus demande un bon relationnel. Ensuite je pense que l’organisation et la rigueur dans le travail sont un duo gagnant pour ne pas s’arracher les cheveux. Les dates de programmation s’enchaînent donc il faut faire des rétroplannings pour tout, afin d’être sûr de faire tout ce qu’il faut en temps et en heure et de la meilleure manière possible.

Pour finir, je pense qu’il faut être curieux car la curiosité permet de découvrir des œuvres vers lesquelles on ne se serait pas dirigé intuitivement. Selon moi, lorsque l’on programme on peut vite tomber dans un écueil qui est de programmer toujours ce que l’on aime, alors que c’est avec des programmations riches et plurielles qu’on est le plus pertinent selon moi.

Avez-vous des pistes pour la suite ?

En juillet, je démarre mon stage de fin d’étude au Sample, un tiers-lieu culturel à Bagnolet. Je serai en charge d’une mission de documentation afin de mettre en récit la vie du projet et de participer plus globalement à la recherche sur les tiers-lieux.