Dauphine Culture met régulièrement en lumière le parcours, le projet, ou la structure d’ancien·nes du réseau. En avril 2024, nous vous présentons Françoise Lacan, administratrice et coordinatrice générale dans une structure dédiée à la musique baroque.
Pourquoi avoir choisi le Master Management des organisations culturelles ?
Suite à des études de littérature anglaise durant lesquelles je me destinais à être enseignante, j’ai fait le choix de travailler dans la culture. Les Master n’étaient pas encore répandus comme aujourd’hui. J’ai donc passé une licence de conceptions de projets à l’Université de Marseille et c’est après 13 ans d’expérience en collectivités et association départementale comme responsable du développement musiques et danses, essentiellement, que j’ai intégré le Master de l’Université Paris Dauphine – PSL.
Ayant conçu pendant de nombreuses années des projets articulant éducation artistique et culturelle et pratiques en amateur, j’avais besoin de prendre une année pour prendre du recul sur mon parcours, me former à nouveau pour acquérir des outils mais aussi déconstruire certaines façons de penser (public/ privé, ouverture à d’autres écosystèmes).
Par ailleurs, j’ai privilégié la réputation d’excellence de Dauphine qui a été décisive dans mon choix, ainsi que la possibilité de faire un Master avec des personnes déjà professionnelles. C’est une année qui va vite, avec beaucoup de travail, énormément de choses à assimiler et digérer, être avec des personnes expérimentées est d’autant plus enrichissant. J’ai beaucoup appris en termes de politiques culturelles, de méthodologie de travail et de réflexion sur les enjeux.
Quel a été l’impact de cette formation sur votre parcours professionnel ?
Cela m’a ouvert à d’autres réseaux et m’a donné une carte supplémentaire. Les postes que j’ai assumés à la Comédie de Reims, comme secrétaire du Festival Passage et en tant que Chargée de la programmation au Centre Pompidou-Metz ont été nourris par l’apprentissage du Master.
J’ai acquis une plus grande vision d’ensemble du secteur, une méthodologie plus rapide et sans doute une plus grande acuité du secteur dans lequel j’évolue depuis 22 ans aujourd’hui.
Pouvez-vous nous parler du poste que vous occupez actuellement ?
Pour des raisons personnelles, je suis revenue à Toulouse l’an dernier en acceptant une mission dans une structure dédiée à la musique baroque qui porte des missions de création, un festival pluridisciplinaire dédié à Bach, et de nombreux projets de médiation. Actuellement, je suis donc administratrice et coordinatrice générale. Le Master me permet de faire un pas de côté en assumant des missions nouvelles pour moi grâce aux cours dédiés à l’administration.
Les bases sont solides et perdurent longtemps. Par ailleurs, je suis responsable des partenariats, développement et communication, missions déjà assumées longuement à travers plusieurs postes.
C’est un poste dense dans lequel je dois utiliser un éventail de compétences.
J’ai aussi été consultante pour Clermont Ferrand capitale européenne de la culture 2028, sur le volet spectacle vivant et territoire. C’était passionnant.
Et je profite des programmations des lieux culturels toulousains pour continuer à nourrir mes réflexions, mon imaginaire et mon amour de la création contemporaine. Un équilibre entre tout ça se met en place.
Pouvez-vous nous confier 3 compétences incontournables pour exercer votre métier ?
ANTICIPATION – avoir une vision de son poste, de sa structure, des échéances diverses. Et donc une méthodologie pour porter des projets à moyen et long terme.
TRAVAILLER AVEC – COLLABORATION – la pensée collective, le management transversal, l’équipe – essentiel pour qu’un projet fonctionne.
SE DÉCENTRER – cette compétence qui peut sembler incongrue, me semble essentielle quand on porte des projets dans une société qui bouge vite, s’informer, être attentif aux autres, à l’altérité, écouter ce qui se joue actuellement.