Dauphine Culture met régulièrement en lumière le parcours, le projet, ou la structure d’ancien·nes du réseau. En novembre 2024, nous vous présentons Stéphanie Bourgeois, issue de la formation continue 2017.
Pourquoi avoir choisi le master Management des Organisations Culturelles ?
J’ai fait toute ma carrière dans l’édition, en particulier dans l’édition de livres pour enfants, en tant que responsable de la communication. Les livres que je prenais le plus de plaisir à défendre étaient ceux qui s’appuyaient sur la fiction pour faire découvrir l’art et la culture aux plus jeunes. J’ai eu envie de faire ma part et de monter moi-même des projets d’édition et de médiation dans la culture. Le master permet d’embrasser toutes les disciplines et industries culturelles et d’en découvrir les spécificités. Il permet aussi d’acquérir de solides compétences techniques et de consacrer un mémoire au sujet que l’on choisit et qui nous passionne. Un temps infiniment précieux qu’on s’octroie rarement dans une vie professionnelle ! J’ai aussi été séduite par le rythme de la formation continue car je n’envisageais pas à l’époque de prendre une année sabbatique. Quatre jours par semaine en entreprise, et le reste à l’Université, c’était intense et ma vie de famille a été mise à rude épreuve mais ça valait vraiment le coup ! Par ailleurs, avant de postuler à ce master, j’avais eu plusieurs échanges avec des ancien·nes. Toutes et tous s’accordaient à dire que cette année avait été une formidable aventure humaine. Elle l’a été aussi pour moi ! De très belles rencontres, des moments forts avec des professionnel·les engagé·es, de tous horizons… j’ai d’ailleurs gardé le contact avec plusieurs d’entre elles et eux.
Quel a été l’impact de cette formation sur votre parcours professionnel ?
Une formation aussi dense et enrichissante vous fait forcément avancer et vous poser des questions. Reprendre son quotidien et son ancien poste peut s’avérer compliqué. Au bout d’un an, j’ai quitté mes fonctions pour m’octroyer une petite pause… qui n’a pas duré bien longtemps. Lunii, producteur de Ma Fabrique à Histoires, une conteuse audio destinée aux enfants de 3 à 8 ans, a publié une annonce. Ils créaient un poste d’éditrice, pour explorer l’intérêt de l’audio en matière de médiation culturelle. C’était pour moi l’occasion rêvée de conjuguer mon expérience de la fiction jeunesse, les acquis de la formation et ma conviction profonde que l’art et la culture sont indispensables au développement de l’enfant. Le format audio m’était par ailleurs familier, car la maison d’édition pour laquelle j’avais travaillé pendant plus de 10 ans en avait fait sa spécialité. Grâce à mon mémoire, j’ai rencontré plusieurs professionnel·les dans les musées et une fois en poste, c’est évidemment elles et eux que j’ai contacté·es en priorité. Les échanges avec ma directrice de mémoire au Ministère de la culture et de la communication ont été aussi très inspirants.
Pouvez-vous nous parler du poste que vous occupez actuellement ?
Je suis éditrice de livres audio en charge des thématiques éducatives & culturelles et je suis aussi responsable de la diversification. Je produis des livres audio en partenariat avec des musées, des villes, ou des monuments. L’objectif : les faire découvrir aux enfants et leur donner envie de s’y intéresser voire de les visiter !
Ce poste très complet me permet de mettre en œuvre plusieurs compétences : la négociation des partenariats, la production des livres audio (du travail sur les textes avec les auteurs à l’enregistrement en studio avec les comédiens), la valorisation de ces mêmes livres audio par toutes sortes d’initiatives (ateliers de médiation, station d’écoute dans les musées, ressources pédagogiques…). Les aspects commerciaux et de développement m’occupent aussi beaucoup. Je réfléchis aux nouveaux usages de notre conteuse audio. Traditionnellement utilisée à la maison ou dans les transports, elle peut s’avérer précieuse dans les institutions, in situ, pour découvrir une exposition par exemple ou même en plein air pour explorer les richesses d’un quartier, les particularités d’un territoire. Au service de l’éducation artistique et culturelle, elle a également toute sa place dans les écoles et les bibliothèques.
Pouvez-vous nous confier 3 compétences incontournables pour exercer votre métier ?
La curiosité : les institutions culturelles avec lesquelles je travaille sont de natures très variées. Les partenariats éditoriaux m’ont fait approcher les peintres impressionnistes, aussi bien que l’histoire de l’aviation, les arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques ou même les légendes du Mont-Saint-Michel. Et j’adore ça ! Le fait de n’être pas spécialiste me permet d’appréhender les collections et les thèmes avec simplicité, à hauteur d’enfants. Et c’est dans cet esprit que j’aide les auteur·rices à ajuster leurs textes.
La diplomatie et la patience : faire travailler ensemble entreprises publiques et privées n’est pas toujours chose aisée. Grâce au Master et à mon expérience professionnelle, j’ai l’impression de mieux comprendre les enjeux et les contraintes des uns et des autres et j’essaie d’être facilitatrice dans toutes les étapes de réalisation.
La créativité : le format audio implique de parler de choses très visuelles sans presque rien montrer. Et il s’agit de ne pas être trop descriptif pour laisser à l’enfant sa part d’imaginaire… c’est un vrai casse-tête à chaque nouveau sujet ! Mais c’est aussi passionnant et avec les auteurs et les studios, on trouve toujours des solutions ensemble.